14h45 – 15h00
Intervention Université de Montpellier Paul Valéry
Madame Anne Fraïsse, Présidente de l’Université de Montpellier Paul Valéry
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Bonjour à tous. Je suis effectivement la présidente de l’Université de Montpellier Paul Valéry, l’université partenaire pour ces Assises, et accessoirement professeur de latin. Alors vous me direz, latin, informatique, c’est un peu le grand écart, et pourtant je pense qu’on a un petit point commun. Quand je dis que je suis professeur de latin, la réaction la plus fréquente que j’ai, c’est « Ah, du latin ! J’en ai fait en collège, j’ai détesté ! » Alors, il y a quelquefois, assez rarement, la version « J’ai adoré », mais majoritairement c’est « J’ai détesté ». Et je me dis que parfois, vous devez entendre un petit peu le même langage quand vous vous adressez à des enseignants -chercheurs, peut-être parmi les plus anciens, mais je ne suis pas certaine que l’âge je fasse tout en ce domaine. Donc je me suis demandé ce que je pouvais vous dire pour ouvrir ces Assises. Parce que ce n’est pas parce qu’on doit faire un discours officiel qu’on doit être aussi ennuyeuse qu’une panne informatique. Et donc je me suis dit que j’allais garder un petit peu cette position décalée par rapport à ces Assises où vous êtes entre vous, pour vous raconter à partir des trois objectifs que j’ai trouvé en cherchant quels étaient les objectifs du CSIESR. Et je suis partie aussi d’un vieux roman américain assez désuet, que vous ne connaissez peut-être pas, ce n’est pas un sommet de la littérature, qui s’appelle « L’œuf et moi ». Et « L’œuf et moi », ça raconte les aventures avicoles d’une citadine plongée dans un monde qui n’est pas du tout le sien, et qui doit apprendre à maîtriser la poule et l’œuf. Et donc en regardant vos trois objectifs, contribuer au développement du numérique dans l’éducation et la recherche, accompagner les directions informatiques dans l’appréhension du monde futur en matière d’innovation technologique, d’organisation et de méthode, et renforcer la connaissance du rôle stratégique des systèmes d’information dans les établissements, et accompagner les décideurs dans la prise en compte de ces aspects, ça m’a donné un petit résumé d’un certain nombre des relations. Et moi j’intitule… j’intitulerai ce petit moment… « La DSI et moi ». La DSI et moi, avec dans ces trois thèmes, peut-être trois mots pour résumer. Le premier, pardon. Le second, bon courage. Et le troisième, merci. Alors, contribuer au développement du numérique dans l’éducation et de la recherche, oui, certainement, et il y a sans doute encore beaucoup de travail à faire. Parce que, vous savez, la première relation d’un enseignant-chercheur avec la DSI, c’est le ticket. Le ticket en cas de panne, en cas de non-fonctionnement. Le ticket doudou, le ticket appel au secours, le ticket « ça ne fonctionne plus, je ne sais pas comment faire, tout est en panne, la machine ne marche pas, le logiciel que vous m’avez mis, ça ne fonctionne pas, maman au secours ». Voilà. Et c’est souvent cette relation-là qui est… La première rencontre avec la DSI pour un enseignant -chercheur, rarement accompagnée du merci qu’on pourrait en attendre quand on arrive enfin à résoudre la panne, ce qui n’est pas toujours si évident que cela. C’est pour ça que j’intitulerai ce premier point en face de contribuer au développement du numérique par pardon. Pardon, je sais, mais il faut beaucoup de patience avec mes collègues, et avec aussi les présidents. Parce que chez moi, la présidente, c’est la seule qui a le droit de réclamer qu’on vienne immédiatement lui régler ce qui ne fonctionne pas. Les autres sont priés d’attendre. Mais… Voilà. Et donc je n’ai pas plus de patience que mes collègues. Parce que c’est effectivement… Mais c’est aussi la marque de l’importance que vous avez. C’est aussi dramatique quand ça ne marche pas. Voilà. Le deuxième point, accompagner les directions informatiques dans l’appréhension du monde futur. Là, moi, j’ai appelé ça bon courage. Parce que ces transformations, ces changements, ils sont permanents. Et les enseignants -chercheurs, les services, sont accrochés à ce qu’ils ont déjà. Avec l’idée, si ça change, ça va être pire. On l’a connu encore, n’est-ce pas Agnès ? Il n’y a pas si longtemps que ça, hein. Comment on va me changer ? On va me changer mon logiciel ? Comment Nautilus ? Mais qu’est-ce que c’est ? Comment… Voilà. Ça va être horrible. Je sens que ça va être horrible. C’est horrible. Et on revient au premier… Au premier élément. Pitié, venez vite, ça ne marche pas. Bon. Et ça, effectivement, c’est extrêmement compliqué à vivre, je pense, pour les services. Ça l’est aussi pour les enseignants – chercheurs, je peux vous le dire. Au bout d’un an, dix-huit mois, on obtient parfois du bout des dents. Oui, finalement, ça fonctionne. Et cinq ans après, quand il faut de nouveau changer le logiciel, on revient au début. Ah, mais ça marche bien, laissez-le nous. Pourquoi vous voulez nous l’enlever ? On a toujours dit que ça marchait. Le nouveau, ça va être pire. Et rebelote. Donc, bon courage. Bon courage, ce n’est pas toujours simple, je sais. Et puis ensuite, renforcer la connaissance du rôle stratégique. Et là, je parlerai en tant que présidente. C’est sans doute beaucoup moins connu. Parce que peut-être, ben voilà, service technique, on pense d’abord à la technique. Eh bien non, je crois que le rôle des DSI, il est éminemment stratégique. Éminemment dans l’aide à la politique des universités. Et ça, ce n’est pas obligatoirement quelque chose que tout le monde sait. En tout cas, c’est maintenant, je crois, ce que savent les présidents. À quel point c’est important. Et à quel point on est loin du juste de, il faut faire fonctionner un système informatique. Voilà. C’est beaucoup plus que ça. Et donc, je voulais terminer en vous disant merci. Et puis, bonne Assises surtout. Et profitez bien de ce séjour. Au revoir.
